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Les Tunisiens sont-ils prêts pour le référendum du 25 juillet ?

Khaled Dabbabi, professeur de droit constitutionnel, s'est exprimé, dans Midi Show de ce vendredi, sur le déroulement du référendum, prévu le 25 juillet prochain, assurant qu'il y a une ambiguïté et un manque de clarté sur la nature de cette échéance et la composition du comité qui formulera ses résultats.

Il a souligné que la Consultation a joué sur le côté psychologique des citoyens et que les questions qui ont été posées les ont incités à y répondre par l'émotion, plutôt que par la réflexion.

Khaled Dabbabi a estimé que le référendum ne peut être que constitutionnel et que le plus proche concernerait une nouvelle Constitution, car celle de 2014 a été enterrée depuis l'application du décret 117.

Dans le même contexte, le professeur de droit constitutionnel a indiqué qu'il est injuste et inexact de lier le système de 2014 au régime parlementaire ou mixte, assurant que le projet de Kaïs Saïed n'a rien à voir avec le régime présidentiel.

Le peuple tunisien n'est pas prêt pour le référendum

Pour sa part, Fathia Saïdi, professeure universitaire en sciences sociales, a déclaré que le peuple tunisien n'est pas prêt pour le référendum pour plusieurs raisons, dont l'absence de campagnes explicatives, qui devraient s'inscrire dans la politique de communication du président de la République, mais ce dernier ne communique rien délibérément pour faire passer ce qu'il veut, selon ses dires.

Saïdi a, par ailleurs, estimé que le nombre de participants à la Consultation électronique est la preuve du manque d'engagement populaire, évoquant les questions générales de cette initiative, dont les réponses sont déjà connues.

Et d'ajouter que la Consultation a démontré une réticence des citoyens à y participer, notamment les femmes et les jeunes.

D'autre part, l'invitée de Midi Show a souligné que Kaïs Saïed se dirige, depuis le 25 juillet, vers la mise en œuvre de son projet, notant que le populisme est l'idéologie du "mécontentement", vers laquelle le peuple se tourne, lorsqu'il perd confiance dans les politiciens.

Quant au journaliste Hassen Ayadi, rédacteur en chef-adjoint au journal Le Maghreb, il a déclaré que l'ambiance générale ne laisse pas entendre qu'il s'agit d'une année électorale, ce qui donne l'impression que le facteur prédominant est la confusion et la perte de temps.

Il a ajouté que les Constitutions en Tunisie sont écrites aux goûts de ceux qui ont gouverné depuis l'ère de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali.
"Aujourd'hui, Kaïs Saïed veut un régime conforme à sa politique, pas au service des Tunisiens", a-t-il dit, s'interrogeant quant à la finalité d'une nouvelle Constitution. "Pourquoi changer le régime à la lumière de la situation actuelle, d'une crise économique et sociale et d'un avenir incertain?", s'est-il encore demandé.